La nouvelle société

Vous avez sans doute remarqué l’explosion du nombre de formateurs, coach ou créateurs de contenus ces dernières années. La raison est simple : c’est parce que nous avons changé de société. Et c’est de cette nouvelle société dont je vous parle aujourd’hui.

Transcription

Nous avons, sans le savoir, changé de monde.

Nous sommes entrés dans une nouvelle société où la valeur n’est plus dans le travail manuel mais dans le travail intellectuel. 

Même si on continue de travailler des matières premières comme le bois, l’acier ou la terre, une nouvelle matière première remplace peu à peu toutes les autres. Ce sont les idées.

Les idées sont le nouveau pétrole de notre époque.

Aujourd’hui on s’enrichit en partageant notre savoir. En partageant nos connaissances. On s’enrichit en partageant notre expériences. On enregistre des podcasts pour Spotify. On écrit des publications de 300 mots sur LinkedIn. On publie des infographies sur Instagram.

Pour se faire connaître ou pour développer notre business on partage tous les jours des idées. Et en retour nous consommons de l’information toute la journée.

Un peu comme vous le faites actuellement en écoutant ce podcast.

Avant le travail était majoritairement manuel. Maintenant il est majoritairement intellectuel. C’est ce que nous appelons la société de la connaissance.

Avant, on demandait aux salariés de laisser le cerveau à l’entrée de l’usine. On n’avait pas besoin qu’ils réfléchissent mais qu’ils exécutent. Maintenant ce qui fait la valeur d’une entreprise, surtout dans le modèle start up, c’est la capacité des salariés à imaginer. C’est leur autonomie.

C’est pour ça que beaucoup de personnes se lancent comme freelances ou entrepreneurs. Parce qu’ils ne veulent plus laisser leur cerveau à la porte de l’entreprise. Désormais ils veulent partager leurs idées. Combien de fois on entend une personne dire : “je me lance pour être libre de prendre les décisions que je veux et travailler sur les projets que je veux” ?

C’est pour cette raison qu’il y a de plus en plus de formateurs, de créateurs de contenus, de blogueurs, de Youtubeurs ou de podcasteur. Parce qu’aujourd’hui l’information se monétise.

De plus en plus aux Etats-Unis je vois apparaître des newsletters payantes. C’est même pire que ça : nous avons presque trop d’informations. Alors les personnes capables de filtrer les bonnes et mauvaises informations ont de la valeur à nos yeux. Si vous êtes abonné à une ou plusieurs newsletter, vous avez probablement remarqué que dans plusieurs d’entre elles, dont la mienne, nous vous partageons de plus en plus nos contenus préférés ? Parce que nous consommons énormément d’informations. Et nous faisons le tri pour vous.

Donc même les personnes qui jouent ce rôle de filtre, ont de la valeur dans cette nouvelle société qui se construit autour de l’information.

Et les connaissances vont prendre de plus en plus de place dans ce monde. Les gens capables de partager leur savoir, d’apporter de la connaissance aux autres ou de les divertir grâce à leurs idées, vont continuer de s’enrichir.

C’est une évolution que Peter Drucker avait déjà anticipée dès 1969. Peter Drucker, aucun lien de parenté avec Michel, dans son livre Post Capitalist Society décrit la société de la connaissance ainsi :

Sous nos yeux s’opère le rapide remplacement de l’outil industriel par un outil nouveau : la connaissance […]. En effet, la connaissance est l’unique ressource qui ait du sens aujourd’hui. Les « facteurs de production » traditionnels – la terre (c’est-à-dire les ressources naturelles) le travail et le capital, n’ont pas disparu, mais ils sont devenus secondaires. Ils peuvent d’ailleurs être obtenus aisément, à condition qu’il y ait de la connaissance. La connaissance prend alors le sens de matière première. Elle devient un moyen d’acquérir des résultats sociaux et économiques.

Mais attention !

La connaissance est différente de l’information. La connaissance c’est ce qui est applicable. Tant que ça reste dans un livre, ou dans une formation, alors c’est seulement ça : de l’information. Ce qui donne de la valeur à l’information, ce n’est pas son caractère nouveau, c’est la façon dont elle est appliquée. C’est lorsqu’elle est passée par le filtre de la personne qui la délivre.

C’est pour ça que les influenceurs prennent eux aussi de plus en plus d’importances. Parce que nous consommons les informations via leurs points de vue. Parce que l’information ne prend de la valeur qu’à travers le filtre de la pensée de l’individu qui la délivre.

Parfois je me surprends à regarder des Youtubeurs que j’apprécie donner leur avis sur un film que j’ai déjà vu. On pourrait se dire que ça ne sert strictement à rien. Le film je l’ai déjà vu. Je sais s’il est bon ou mauvais. Je sais si je l’ai aimé ou non. Je n’ai pas besoin que quelqu’un d’autre vienne me le dire ! Mais j’ai malgré tout envie de connaître leur avis. 

Marvel est de plus en plus riche à chaque nouveaux films.

Et chaque nouveau film est plus ambitieux que le précédent.

Parce qu’ils créent des films sans s’arrêter.

Et nous on consomme leur film sans nous arrêter.

Dans la société de la connaissance, lorsque l’on consomme du contenu, on fait grossir les autres. Lorsque l’on crée du contenu, c’est soit que l’on fait grossir.