Comment exceller dans un domaine ? En s’entraînant comme un athlète. Comment on s’entraîne comme un athlète ? En utilisant la pratique délibérée.
Transcription
Pour devenir excellent dans un domaine, il existe une théorie qui s’appelle la théorie des 10 000 heures.
C’est une théorie qui est développée par Malcolm Gladwell dans son livre Outliers. C’est un livre très intéressant, peut-être que je prendrai le temps de vous en parler plus en détail un jour. Dans celui-ci il cherche à comprendre comment font certaines personnes pour avoir du succès. Comment se crée le succès.
Donc il s’est amusé à observer et étudier de nombreuses personnes prestigieuses pour comprendre tout ça. C’est comme ça qu’il a développé la théorie des 10 000 heures.
Le concept est très simple : selon lui, il faut s’entraîner 10 000 heures pour devenir excellent dans un domaine.
Vous souhaitez devenir un excellent dessinateur ? Dessinez 10 000 heures.
Vous souhaitez devenir un excellent pianiste ? Jouez du piano 10 000 heures.
Vous souhaitez devenir un excellent écrivain ? Ecrivez pendant 10 000 heures.
En soi c’est logique.
On a jamais vu une personne exceller au piano seulement en jouant 2 heures.
Et si jamais vous excellez dans un domaine, quelqu’il soit, posez vous un instant et essayez de réfléchir sur le nombre d’heures total que vous avez passé à pratiquer votre art. Vous verrez que vous ne serez pas très loin des 10 000 heures.
C’est là que je reprends mon exemple de Bruce Lee qui donnait 500 coups de pieds par jour, tous les jours.
Malheureusement il y a une limite à cette théorie.
Parce que jusqu’à maintenant on parlait de quantité de travail, mais il faut également prendre en compte la qualité de travail.
Pour ça on va prendre un autre repère et on va plutôt parler de 10 heures. Parce que c’est beaucoup plus simple à visualiser.
Prenons deux personnes.
Les deux veulent apprendre à jouer du piano.
La première décide d’apprendre seule, en autodidacte. Elle va apprendre grâce à des livres, des vidéos youtube, etc.
La seconde décide de payer un professeur de musique pour l’aider à progresser.
Maintenant au bout de 10 heures, est-ce que vous pensez que les deux auront le même niveau ? Je pense que l’on peut dire sans le moindre doute que la personne qui travaille avec un professeur de musique aura un bien meilleur niveau plus rapidement que celle qui décide d’apprendre seule ( à moins que le prof de musique soit excessivement mauvais).
C’est là où entre dans l’équation la notion de qualité.
La quantité d’heures est certes importante pour maîtriser une compétence. C’est la répétition qui fait que l’on acquiert ou non telle ou telle compétence. Mais la qualité des répétitions, la qualité du travail compte autant. C’est ce que l’on appelle la pratique délibérée.
La pratique délibérée est une excellente façon pour apprendre n’importe quelle compétence le plus rapidement possible.
Au quotidien on apprend tous.
Que ce soit quelque chose de simple comme simplement lacer nos chaussures.
Sauf que la plupart du temps on cesse d’apprendre lorsqu’on a atteint un résultat que l’on estime suffisant. Ou parce que l’on a atteint un plafond de verre.
Je reprends l’exemple du laçage de chaussures.
Une fois qu’on a compris comment faire une boucle simple, hop, on arrête d’apprendre.
Mais en réalité quand on s’amuse à regarder sur internet on constate qu’il existe des centaines et des centaines de façons différentes de lacer nos chaussures ! Et l’on pourrait donc s’amuser à apprendre à réaliser tous ces nœuds. Mais nous ne le faisons pas parce que nous estimons que le résultat que nous avons actuellement est suffisant pour le quotidien.
C’est comme le fait d’écrire.
Une fois que l’on sait comment construire une phrase, sujet, verbe, complément, sans trop de fautes d’orthographes ou de conjugaisons, on cesse d’apprendre. Simplement parce que c’est suffisant pour le quotidien. Mais aussi parce que pour beaucoup dès que l’on commence à pousser un peu, à étudier toutes les règles de conjugaison, d’orthographe ou de grammaires, on se retrouve face à un plafond de verre que l’on verbalise par un “ouais vas-y ça me gonfle”.
Les plafonds de verres de l’apprentissage il y en a pour tout.
Quand on apprend l’anglais, un plafond de verre de l’apprentissage c’est le fait de s’entraîner pour diminuer autant que faire se peut notre accent français. Tout le monde ne se donne pas cette peine.
Quand on apprend à parler sur scène, un plafond de verre de l’apprentissage c’est le fait de maîtriser les silences pour ne pas donner l’impression qu’on a un train à prendre, ou comment se déplacer sur scène pour s’approprier l’espace.
La pratique délibérée, c’est non seulement une façon d’apprendre plus qualitative, plus rapide, mais c’est aussi une façon pour exploser ces différents plafonds de verre de l’apprentissage.
La pratique délibérée c’est le simple fait de se concentrer exclusivement sur un détail. Et de le répéter encore et encore.
Sans le savoir, c’est quelque chose que tous les sportifs, ou presque, utilisent pour s’entraîner. C’est comme ça qu’on m’a enseigné le karaté.
Apprendre le karaté, ça passe par l’apprentissage des katas. Un kata, pour celles et ceux qui ne le savent pas, c’est une chorégraphie pour faire simple. Un ensemble de techniques à effectuer dans un ordre précis et à un rythme précis.
Quand on apprend un kata, il faut faire attention au positionnement des pieds, des bras, le regard, le rythme que l’on met dans chaque technique. Il y a la chorégraphie bien entendu qu’il faut connaître par coeur, etc. Vous vous rendez bien compte que si on décide d’apprendre tout ça en même temps, on finit par faire des nœuds dans le cerveau.
La pratique délibérée va consister à tout décomposer et apprendre chaque partie, en ignorant les autres.
D’abord on va apprendre la chorégraphie. On ignore le placement des pieds, le placement du regard, le rythme et tout le reste. On se concentre seulement sur l’apprentissage de la chorégraphie. Une fois qu’on estime maîtriser la chorégraphie, on passe au placement des pieds si on veut.
Et là c’est le même principe : pendant une semaine, on va se concentrer uniquement sur le placement des pieds, tout en ignorant le placement des mains, le rythme, etc.
Et on continue, chaque fois en se concentrant sur une seule partie. Et passé quelques semaines, sans nous en rendre compte, tout ce qu’on a appris va se cumuler, va s’additionner pour donner un kata parfaitement exécuté !
C’est ça la pratique délibérée.
Et on peut le faire dans tous les domaines.
Une personne qui veut apprendre à jouer un morceau au piano va commencer par décomposer celui-ci en plusieurs parties et se concentrer sur une partie à la fois. Elle peut d’abord commencer par apprendre pendant une semaine le positionnement des doigts, en ignorant tout le reste. La semaine suivante se concentrer uniquement sur le rythme, et ainsi de suite.
De la même façon une personne qui souhaite apprendre à dessiner, peut-être qu’elle peut se concentrer pendant une semaine sur comment dessiner des mains. La semaine suivante, comment dessiner des yeux, etc.
La pratique délibérée c’est simplement le fait de se concentrer exclusivement sur une partie de ce que l’on souhaite apprendre.
Mais pour que ce soit efficace, il y a quelques 6 conditions à respecter que je vais vous décrire :
Première condition : il faut être motivé.
Ce qui est logique en soi, mais c’est important de le préciser. Autrement on prend le risque d’abandonner en cours de route. Être motivé ça signifie seulement “pourquoi on décide d’apprendre telle ou telle chose”. Qu’est-ce que l’on souhaite en retirer ?
Deuxième condition : se fixer des objectifs très précis.
C’est à dire décrire à l’avance le résultat que l’on souhaite obtenir. Je reprends l’exemple du kata. Un objectif précis consistera à se dire “je veux connaître la chorégraphie par cœur, et uniquement la chorégraphie”.
Troisième condition : accepter de sortir de sa zone de confort.
Ça veut dire essayer de se dépasser. D’apprendre quelque chose légèrement au-delà de nos compétences actuelles. Parce que c’est comme ça que l’on progresse. Si on se contente de faire des trucs que l’on sait déjà faire… bah on ira pas bien loin et autant ne rien faire.
Quatrième condition : être persistant.
Il faut travailler. Tous les jours. Tout le temps. Si je souhaite apprendre à dessiner, c’est pas en dessinant un peu par ci ou par là que je vais faire des progrès. C’est seulement en apprenant à dessiner tous les jours.
Cinquième condition : avoir un retour sur notre entrainement.
Ce retour, cette analyse de notre entraînement, on peut le faire seul. Mais c’est souvent plus efficace quand une personne extérieure nous explique si nous avons bien travaillé ou non, quelles erreurs nous avons commises ou non.
Enfin sixième et dernière condition : il faut se reposer
La pratique délibérée est très épuisante mentalement. Donc il ne faut pas chercher à s’entraîner ainsi toute la journée. 1h par jour à ce rythme c’est largement suffisant. 20 minutes de pratique délibérée tous les jours, c’est largement plus efficace que 3h par ci ou 3h par là. Un étudiant qui révise ses cours 20 minutes tous les jours s’en sortira toujours plus à la fin de l’année que celui qui bachote à raison de 8h par jour la dernière semaine. C’est exactement le même principe ici. Visez long terme et soyez patient.
La pratique délibérée c’est une façon d’apprendre que vous pouvez utiliser pour virtuellement tout et n’importe quoi. Et c’est je crois le meilleur moyen de lier à la fois la qualité et la quantité.
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