L’influence des personnes qui vous entourent

Tous les jours on nous donne des conseils pour nous améliorer. Etre meilleur dans tel ou tel domaine. Mais tout ça a des limites. Non seulement on ne peut pas évoluer à l’infini. Mais en plus cette évolution rencontre rapidement des limites. Parce que c’est oublier trop rapidement que nous sommes des êtres sociaux. Nous sommes fait pour vivre en communauté. Et cette vie en communauté n’est pas sans conséquences.

Bonne écoute !

Transcription

Quand on cherche à être plus efficace, plus productif, quand on se demande comment on pourrait mettre toutes les chances de notre côté pour réussir, les solutions auxquelles ont réfléchi en premier sont des solutions qui consistent à se changer soi même. À s’améliorer. 

On va se dire qu’il faut plus de ceci ou moins de cela. On va essayer de se former. Prendre soin de soi. Le fameux développement personnel qui est très en vogue actuellement.

Mais on pense rarement à regarder autour de soi.

Quand je dis « autour de soi« , je fais référence à notre entourage. Parce que notre entourage a autant – si ce n’est même plus dans certains cas – d’impact sur notre capacité à réussir; à atteindre nos objectifs; que nos propres compétences.

Vous connaissez certainement cette expression : « nous sommes la moyenne des 5 personnes que nous fréquentons le plus ». C’est une observation que l’on doit à Jim Rohn, un célèbre conférencier américain. Nous sommes la moyenne des 5 personnes que nous fréquentons le plus. Comme si les qualités ou les défauts des autres ruisselaient sur nous. C’est un peu comme regarder une personne bâiller et hop, on se met à bailler à notre tour ! 

Je dois admettre que ça fait partie des quelques principes avec lesquels je suis complètement d’accord. Les personnes que l’on fréquentent déteignent sur nous. Elles ont un impact sur nous, qu’il soit positif ou négatif ! C’est indéniable.

C’est quelque chose que n’importe quel parent sait de façon instinctive.

Quel parent n’a jamais dit à l’un de ses enfants : « évite de fréquenter machine, elle a une mauvaise influence sur toi ! » ou « ne t’assois pas à côté de machin sinon vous allez bavarder pendant tout le cours et tu vas avoir des mauvaises notes !« 

Qu’on le veuille ou non, qu’on aime ça ou non, nous sommes des éponges. Et il y a plusieurs expériences très intéressantes qui confirment ça !

Il y a ce qu’on nomme l’effet Golem d’abord. C’est une prophétie autoréalisatrice. Des attentes moins élevées envers un individu produisent de moins bons résultats.

Imaginez un enfant, à qui ses parents vont dire constamment qu’il est nul en math par exemple. Et bien à force de s’entendre dire ça, l’enfant va s’en persuader et ne fera plus aucun effort en math. Et comme il ne fera plus d’effort, forcément son niveau ne va pas aller en s’améliorant et ses parents ne seront pas surpris qu’il ait des mauvaises notes.

Là où c’est vicelard, c’est que les parents n’auront même pas besoin de l’exprimer oralement. Ils peuvent simplement le penser, ça suffira. Ce qui est logique également. Parce qu’ils sont persuadés que l’enfant est effectivement « nul », et bien ils vont simplement moins l’encourager. Ils vont fournir moins d’effort pour l’aider à s’améliorer parce qu’ils seront résignés. Leur enfant est nul, c’est comme ça, pourquoi perdre du temps ?

L’inverse de l’effet Golem, c’est l’effet Pygmalion.

L’effet Pygmalion est à la base une légende de l’antiquité grec.

Pygmalion, un sculpteur, décide un jour de sculpter une statue d’ivoire représentant une femme. Une femme d’une telle beauté qu’il en tombe amoureux et qu’il nomme Galatée ! Il en est même tellement amoureux que la déesse Aphrodite, la déesse de l’amour, décide de donner vie à la statue. Pour l’anecdote, le film My Fair Lady, avec Audrey Hepburn est d’ailleurs une transposition moderne de la légende de Pygmalion et Galatée.

Pour revenir à l’effet Pygmalion donc, ce que nous dit cet effet c’est qu’un individu sera plus performant, plus efficace si son entourage croit en lui et sa capacité à réussir. Et là aussi il y a plusieurs expériences amusantes à ce sujet.

La première c’est avec des rats.

Les scientifiques qui ont mené l’expérience ont pris 12 rats qu’ils ont séparé, au hasard c’est important pour la suite, en deux groupes de six.

Après ça, ils ont donné chacun des groupes de rats à deux groupes d’étudiants. Le but du jeu pour les étudiants étant de faire traverser un labyrinthe aux rats. Sauf que !

Sauf qu’au premier groupe d’étudiants, on a fait croire que les rats avaient suivi une sélection très poussée. Que c’était la crème de la crème. Alors qu’au second groupe, on a dit que les rats n’avaient rien de ouf. Voire même qu’ils n’étaient pas très malin et n’auraient aucune chance de réussir l’épreuve.

Je le rappelle : les groupes de rats ont été constitués au hasard. Ils sont identiques.

Et bien figurez vous que ces prédictions se sont réalisées !

Le premier groupe de rats, soit disant ultras intelligents, a réussi avec succès à quitter le labyrinthe. Alors que le second groupe, soit disant incompétent, n’a même pas quitté la ligne d’arrivé ! Après analyse, les scientifiques à la tête de cette étude ont découvert que les étudiants du premier groupe, ceux dont les rats étaient « intelligents », avaient plus de sympathie pour les rats, plus de patience.

Alors que le second groupe d’étudiants n’avait aucune patience, ni même la motivation pour aider les rats à quitter le labyrinthe. Pourquoi faire des efforts si on sait à l’avance qu’ils n’y arriveront pas ?

Alors on pourrait se demander : mais en vrai ça donne quoi ? Avec des êtres humains ?

Et bien les scientifiques à l’origine de cette étude se sont posé la même question. Et ont donc décidé de mener une expérience similaire avec un groupe d’enfants.

Alors le but du jeu ici n’était pas de les faire courir dans un labyrinthe (ce qui aurait pu être drôle). C’était beaucoup plus subtil. Les scientifiques se sont rendus dans une école avec une majorité d’élèves venant de familles pauvres et défavorisées.

Ils se sont fait passer auprès des profs comme étant des chercheurs d’Harvard menant une étude sur le le quotient intellectuel des élèves. Donc ils font effectivement passer une série d’exercices pour mesurer le QI des enfants de la classe. Le test terminé, les deux scientifiques se débrouillent pour que les profs prennent connaissance « par hasard » des résultats des élèves.

Ils font croire à une erreur de transmission du courrier qui contient les résultats des tests. Mais en réalité, ce ne sont pas les vrais résultats. Comme les rats du début, les résultats des notes sont distribués complètement par hasard et dans le lot, 20% sont surévalués.

Le but c’est de faire croire aux profs, comme aux étudiants avant eux avec les rats, que certains de leurs élèves sont très intelligents. Quelques mois plus tard, les deux scientifiques reviennent dans la même école pour refaire passer le même test de QI aux élèves.

Vous devinez la suite : les élèves dont les résultats étaient surévalués, ont amélioré de 5 à 25 points leur test d’intelligence ! Pourquoi ?

Tout simplement parce que le comportement des profs envers ces élèves a changé. Ils ont simplement cru en leur intelligence, en leurs capacités, en leur potentiel, et cette croyance est devenue vraie. Probablement qu’ils ont été plus patients avec eux. Plus diplomate. Plus pédagogue. Qu’ils leur ont porté plus d’attention. Et les élèves eux-mêmes ont dû le ressentir. Ce qui a contribué à renforcer leur véritable intelligence.

On a tous vécu ça. On a tous eu un cours au lycée durant lequel on avait pas franchement d’atomes crochus avec le prof, et c’était réciproque d’ailleurs. Et généralement c’était pas la matière dans laquelle on avait les meilleurs résultats. Et bien maintenant vous comprenez un peu mieux pourquoi.

Il y avait une autre expérience amusante dans un genre différent, mais dont les résultats sont aussi intéressants. Un groupe de scientifiques fait venir deux groupes de personnes.

L’expérience va débuter au moment où les différents groupes vont entrer dans le bâtiment. Puisque les scientifiques vont s’amuser à chronométrer le temps que chaque groupe va mettre pour traverser le couloir. Ensuite, à chaque groupe ils vont donner une liste de mots. Au premier groupe, ce sera une liste de mots positifs. Des mots comme chaud, été, rapide, bonne humeur. Au second groupe, ils vont donner à lire des mots négatifs. Comme triste. Malade. Lent. Froid.

Ensuite les scientifiques vont chronométrer à nouveau le temps que chaque groupe va mettre pour parcourir le couloir qui mène à la sortie. Et bien il se trouve que le groupe qui avait lu la liste de mots positifs marchait plus vite, alors que l’autre groupe, celui qui avait lu la liste de mot « négatif » marchait moins vite.

Donc la preuve est faite que les mots ont un impact sur notre comportement.

Quand on s’amuse à regrouper ça avec l’effet Pygmalion et l’effet Golem, on se rend bien compte que notre entourage joue un rôle non négligeable sur notre réussite.

Est-ce qu’il croit en nous ou pas ? Est-ce qu’ils nous encouragent ou pas ?

Dans un autre style, il y avait quelques expériences qui démontraient que les enfants chez qui la culture avait une place importante, les enfants à qui on lisait régulièrement des histoires avant de dormir, avaient un vocabulaire beaucoup plus riche que ceux dont la culture était plus ou moins inexistante dans la famille. Et fatalement ils avaient bien plus de facilité à l’école.

Et là on se rend compte que c’est beaucoup plus vicelard parce que ça a une conséquence directe sur nos chances de réussite. Tout de suite, on ne part pas avec le même bagage. Donc oui, les gens que l’on fréquente ont une influence sur nous.

Positive comme négative.

Ils ont une influence sur notre façon de parler.

Ils ont une influence sur notre état d’esprit.

Ils ont une influence sur notre intelligence.

Ils ont une influence sur notre humeur.

Ils ont une influence sur notre réussite.

Par contre, attention : ce n’est que ça. Une influence.

L’idée ce n’est pas de s’enfermer dans une position de victime, de pleurer sur son sort en se disant que c’est foutu d’avance alors à quoi bon ! L’idée ici est simplement de prendre conscience qu’il ne faut pas toujours chercher à s’améliorer soi-même pour être plus efficace, plus productif ou plus heureux, mais il faut aussi prendre soin de savoir s’entourer des bonnes personnes.

Pour reprendre la citation du début, nous sommes la moyenne des 5 personnes que nous fréquentons. Si cette citation est vraie, son corollaire l’est aussi. Nous avons le pouvoir de relever ou baisser la moyenne des personnes qui nous entourent.

À vous de décider maintenant si vous souhaitez être le genre de personne qui élève les autres, ou qui les rabaisse.


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