Un des stéréotypes qui entoure les pratiquants de musculation est celui selon lequel ils ne sont pas très fufutes. N’empêche que lorsqu’on regarde le parcours de personnes comme Arnold Schwarzenegger, Dwayne Johnson ou encore Bruce Lee, ce serait indécent de dire que la musculation ne les a pas aidé à réussir tout ce qu’ils ont entrepris !
Et si finalement la musculation était la clef de la réussite ?
«Les personnes qui font de la musculation sont bêtes.»
C’est une idée que j’entends depuis que je suis gamin. Ça vient probablement de la croyance selon laquelle tout le temps que ces personnes passent à lever de la fonte, elles ne le passent pas à lire. Il faut admettre que des acteurs comme Arnold Schwarzenegger ou Sylvester Stallone, qui ont largement popularisé la pratique du bodybuilding dans les années 80, mettaient surtout en avant leurs énormes biceps et moins leur culture littéraire.
Mais c’est aussi un conflit aussi vieux que le monde.
- Celui qui oppose l’intelligence à la force
- Le muscle à l’intellect
- David contre Goliath
Du coup la pratique de la musculation a eu mauvaise presse pendant longtemps. Et c’est encore un petit peu le cas aujourd’hui. Avec cette idée que si on fait de la muscu, c’est parce que l’on cherche à compenser quelque chose.
Le film No Pain No Gain, réalisé par Michael Bay, avec Mark Wahlberg, Dwayne Johnson et Anthony Mackie, joue allègrement avec tous les clichés qui entourent ce sport et fait passer ces trois personnages principaux pour de véritables simplets. Mais c’est oublier un peu trop vite que parmi les célébrités les plus influentes, plusieurs pratiquent avec assiduité la musculation.
The Rock est l’un des acteurs les plus influents et les mieux payés d’Hollywood. C’est d’ailleurs l’une des premières personnalités à avoir eu l’intelligence de s’approprier les réseaux sociaux afin de construire sa marque personnelle. Arnold Schwarzenegger était déjà un riche homme d’affaires avant de devenir acteur, pour ensuite devenir Gouverneur de Californie. Bruce Lee, grand pratiquant de musculation, est entré dans la légende en seulement quatre films !
Il y a un truc avec la musculation. C’est obligé. Mais quoi ?
Je vous rassure, pas besoin d’être à son tour une montagne de muscles pour réussir autant qu’eux. Par contre, si on se penche un peu sur leur parcours, lorsqu’on les écoute parler, on est obligé d’admettre que la pratique de la musculation les a aidé à être là où ils sont aujourd’hui.
Et de cette pratique on peut en tirer quelques grands principes qui peuvent être appliqués dans le monde de l’entrepreneuriat pour réussir à notre tour.
Sommaire
- Quand la quantité mène à la qualité
- Les limites sont dans la tête
- “Ce qui n’est pas mesuré ne peut pas être amélioré”
- La pause c’est sacré
- Le jeu infini
Quand la quantité mène à la qualité
Autre débat aussi vieux que le monde : celui de la qualité contre la quantité.
Le consensus général consiste à dire que la qualité est préférable à la quantité. Mais c’est oublié un peu trop rapidement que c’est la quantité qui mène à la qualité. Il y a une histoire que j’aime qui illustre parfaitement cette idée. C’est celle d’un professeur de poterie.
Un jour, il divise ses élèves en deux groupes. A la fin de l’année, le premier groupe sera noté sur une seule création. Leur note dépendra de la qualité d’un unique vase. Le second groupe lui sera noté au poids. Leur note dépendra de la quantité de vases qu’ils auront fabriqués pendant l’année.
La fin de l’année arrive. Et les plus beaux vases, on peut les trouver dans le groupe noté au poids. Pourquoi ? Parce que pendant que le premier groupe étudiait la théorie, pendant qu’ils étudiaient ce qui fait qu’un vase est beau ou non, comment obtenir le vase parfait, le second groupe sculptait tous les jours. Encore et encore et encore. Au début, leurs créations n’étaient pas terribles. Mais à force de s’entraîner tous les jours, ils sont devenus plus habiles de leurs doigts. Les gestes sont devenus plus sûrs. Bref leur talent s’est développé par la pratique. La quantité a mené à la qualité.
C’est ni plus ni moins que le principe de l’effet cumulé.
Faire de la musculation un jour ne permet pas de prendre du muscle. C’est faire de la musculation tous les jours qui permet de prendre du muscle.
Courir une fois n’augmente pas l’endurance cardiovasculaire. C’est courir tous les jours qui augmente l’endurance cardiovasculaire.
Apprendre à jouer du piano une fois ne fait pas de moi un pianiste. Apprendre à jouer du piano tous les jours fera de moi un pianiste.
La valeur des choses réside dans leur répétition.
Et c’est là que beaucoup échouent.
Qui n’a jamais laissé tomber le sport après une semaine ? Un mois ? Qui ne s’est jamais lancé dans une activité artistique, pour ensuite abandonner après quelques séances ?
Au moment où j’écris ces lignes, je suis incapable de dire s’il faut de la détermination pour réussir à tenir dans le temps, ou si c’est le fait de répéter encore et encore les mêmes actions qui développe la détermination. Probablement que la vérité est entre les deux. En tout cas ce qui est certain c’est que la détermination est une qualité importante pour réussir.
Une idée que traduit très bien la célèbre citation de Bruce Lee :
“Je n’ai pas peur de l’homme qui a pratiqué 10.000 coups de pieds une fois. J’ai peur de l’homme qui a pratiqué un coup de pied 10.000 fois”.
La quantité mène à la qualité.
Les limites sont dans la tête
Il y a une autre anecdote que j’aime beaucoup. Elle est racontée par Arnold Schwarzenegger. Un jour, il s’entraînait avec un ami. Ce dernier devait faire 12 répétitions d’un mouvement de musculation particulièrement difficile. Mais arrivé à 10 il commence à faiblir et a envie de laisser tomber. 10 c’est son maximum et c’est pas aujourd’hui qu’il va réussir à dépasser cette limite.
Plutôt que de simplement l’encourager à se dépasser, Schwarzenegger lui dit qu’une jolie fille vient d’arriver dans la salle et regarde dans sa direction. Pour ne pas être ridicule face à elle, l’ami en question décide de donner tout ce qu’il a et fini par réaliser les 12 répétitions.
Les seules limites sont celles qu’on se fixe.
Et les pratiquants de musculation ont l’habitude de dépasser leurs limites une à une. C’est même tout l’intérêt de ce sport. Dépasser ses limites pour à chaque fois essayer de faire plus que la séance précédente. Et fatalement quand on dépasse ses propres limites toutes les semaines, quand le concept de dépasser ses limites est une habitude que l’on cultive, on gagne en confiance en soi.
Il y a un côté très Nietzschéen dans la musculation. Cette idée que l’on se construit. Mais de façon très littérale. La musculation c’est vraiment l’art de sculpter son corps. De faire de son corps une matière première que l’on travaille.
Et forcément ce travail sur soi forge le caractère. Quand on voit son corps se transformer ainsi par la seule force de son travail, c’est inévitable ! Et ça renforce en soi cette idée que : je peux tout faire. Rien n’est impossible.
Et que nos seules limites sont celles qu’on se fixe à soi-même.
“Ce qui n’est pas mesuré ne peut pas être amélioré” Peter Drucker
La musculation est un sport plus complexe qu’il n’y paraît.
Pour progresser, il ne suffit pas de simplement “pousser de la fonte”. De nombreux facteurs entrent en compte. Chaque exercice peut être fait de différentes façons. Pour les tractions par exemple, le fait de tenir la barre en pronation (c’est à dire tournées vers l’horizon) ou en supination (tournées vers soi) suffit à faire travailler des muscles différents. On peut tenir la barre en ayant les mains collées l’une contre l’autre, écartées de la largeur des épaules, ou avoir une prise large, c’est-à-dire supérieur à l’écartement des épaules. Quelque soit la position de nos mains sur la barre, chaque fois on travaillera des muscles différents.
L’intensité d’exécution d’un exercice joue également. Est-ce qu’on a fait le mouvement lentement, ou rapidement ? Combien on a fait de répétition ? Combien de séries ? Quel était le temps de repos entre chaque série ?
Il y a un nombre incalculable de facteurs à prendre en compte si on souhaite évoluer. Donc vous vous doutez bien que simplement tenir les comptes de tête n’est pas faisable. D’où l’importance de tenir un journal d’entraînement.

Le résultat de chaque exercice, à chaque séance, est soigneusement noté. Cela présente plusieurs avantages.
Le plus évident c’est celui de pouvoir suivre sa progression. Cela permet d’adapter les exercices à chaque entraînement et donc de progresser plus efficacement. Mais surtout ça permet de rester motivé sur le long terme. Au jour le jour, on peut rapidement avoir l’impression de stagner. De ne pas progresser. Mais le simple fait de regarder en arrière suffit à constater tout le chemin parcouru. C’est incroyablement motivant et ça encourage à continuer sur sa lancée ! C’est cette constatation qui permet de gonfler sa confiance en soi. De confirmer que, si, on avance bel et bien dans la bonne direction.
La pause c’est sacré
La musculation détruit les muscles.
C’est même l’objectif recherché puisque c’est pendant la période de repos que le corps va reconstruire, puis “améliorer” les muscles abîmés par la séance. C’est ce qu’on appelle la surcompensation.
Mais pour que cette étape puisse se faire, il est impératif de laisser le muscle se reposer au minimum 48h entre chaque séance. On pourrait facilement avoir l’envie de s’entraîner malgré tout. Déjà qu’il faut compter au minimum 3 mois pour constater le résultat de son entraînement, la logique voudrait qu’en s’entraînant tous les jours on atteigne son objectif beaucoup plus rapidement.
La seule chose que l’on gagne à faire ça c’est de subir le surentraînement. Le surentraînement, comme son nom l’indique, est un excès d’entraînement. Au mieux on est simplement plus fatigué que d’habitude. Au pire on peut on peut se blesser très gravement. Parmi les symptômes du surentraînement on trouve :
- une perte de poids et un manque d’appétit ;
- sommeil perturbé
- troubles de l’humeur (augmentation de l’agressivité, irritabilité, sautes d’humeur, instabilité émotionnelle…) ;
- une augmentation du rythme cardiaque et une tension artérielle élevée ;
- perte de motivation;
Bref ça ressemble beaucoup à un burnout ! Mais attention, les deux sont différents, bien que semblables. Et le surentraînement peut conduire au burnout. C’est ce qu’a connu le tennisman Lucas Pouille en 2018.
Le surentraînement ce n’est absolument pas quelque chose que les sportifs prennent à la légère puisque ça peut gâcher leur saison complète. Ça a été le cas du skieur Candide Pralong en 2019, ce qui l’a obligé à lever le pied et faire une année blanche, sans compétitions.
Le jeu infini
Voir le résultat de son entraînement peut être long quand on fait de la musculation. Il faut compter environ 3 mois pour voir les premiers muscles se dessiner. Et environ un an pour voir dans le miroir l’objectif qu’on avait en tête en débutant. Entre 3 mois, puis un an, ça laisse beaucoup d’occasion d’abandonner en cours de route.
Pour preuve : seulement la moitié des nouveaux inscrits dans une salle de sport continuent de s’y rendre le mois suivant. C’est même plus vicelard que ça, puisque les salles de sport comptent justement sur ces membres fantômes pour faire leur beurre de l’année (en moyenne un nouvel inscrit ne va en salle que quatre fois dans l’année) !
Donc comment faire pour tenir sur la longueur ? Comment faire pour rester motivé jusqu’au bout, surtout quand il s’agit de pratiquer une activité dont le but est de souffrir pendant 45 minutes ?
Pour bien comprendre ce qui anime un pratiquant de musculation, je dois d’abord vous parler du concept de jeux finis et jeux infinis. Dans son livre “Finite and Infinite Games” James P. Carse avance le fait qu’il existe deux types de jeux. Les jeux finis et les jeux infinis.
« There are at least two kinds of games: finite and infinite. A finite game is played for the purpose of winning, an infinite game for the purpose of continuing the play.”
L’objectif des premiers est de terminer la partie, tout en respectant les règles strictes qui encadrent le déroulement de la partie. Chaque partie comprend un début, un milieu et une fin. C’est le cas d’un match de foot. Chaque équipe joue pour remporter la partie. Un match dure 90 minutes, avec une mi-temps. Les joueurs doivent respecter des règles très précises sans quoi ils peuvent se voir interdit de continuer la partie.
Enfin il existe les jeux infinis. Les jeux infinis n’ont pas d’autre but que le plaisir de jouer. Il n’y a pas de règles spécifiques. Il n’y a pas un moment où on peut se dire “la partie est terminée, j’ai gagné, ou perdu”. Jouer est un objectif en soi. Chaque joueur peut développer sa propre stratégie. De nouveaux joueurs peuvent débuter la partie à tout moment. Et chaque joueur peut arrêter de jouer quand il veut. Il n’y a pas de “gagnant” ou de “perdant”. Il n’y a que des joueurs qui vont plus ou moins loin que d’autres. La musculation est un jeu infini.
On pratique la musculation pour le plaisir de pratiquer la musculation. Il n’y a pas de fin en soi. Même lorsqu’on atteint son objectif, on est “obligé” de continuer. Sans quoi on prend le risque de revenir au point de départ. On arrête seulement quand on considère que ce n’est plus agréable de jouer. C’est l’illustration même de la maxime : “le chemin est plus important que la destination”.
L’entrepreneuriat est un jeu infini
C’est probablement ce qui fait que des personnes comme Arnold Schwarzenegger ou Dwayne “The Rock” Johnson sont de redoutables hommes d’affaires. Ils ont développé ce que Simon Sinek appelle un “Infinite Mindset” dans son livre The Infinite Game. En d’autres termes : ils ont appris à jouer à des jeux infinis. Et à exceller.
Que ce soit en musculation ou en entrepreneuriat, très rapidement on découvre qu’il n’existe pas de limites autres que celles qu’on se fixe à soi-même. Que de grands résultats ne peuvent être atteints qu’en réalisant de petites actions tous les jours. Que mesurer ses performances est le meilleur moyen de savoir si on avance ou non dans la bonne direction. Et que les phases de repos sont aussi importantes que les phases de travail sinon c’est le burnout assuré !
Finalement il n’y a pas beaucoup de différence entre deux jeux infinis. Et ce qui fonctionne pour l’un fonctionne pour l’autre sans problème. L’idée n’est pas toujours d’atteindre un objectif précis. Mais simplement de mettre en place les bonnes habitudes, la bonne organisation, qui permet d’avancer le plus loin possible et d’exceller.

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