Pourquoi se faire noyer par Socrate peut vous aider à être plus motivé au quotidien ? Réponse dans ce nouvel épisode du podcast.
Bonne écoute !
Transcription
Il y a une histoire amusante à propos de Socrate.
Un jour, un jeune homme vient frapper à sa porte et lui dit “wesh, je veux réussir dans la vie, peux-tu m’apprendre comment on fait ?”
(il n’a pas dit exactement ça comme ça, c’est uniquement pour de moderniser un peu l’histoire)
Socrate lui répond : “ok” et il lui demande de l’accompagner sur la plage.
Ils rentrent tous les deux dans l’eau.
Ils avancent, ils avancent et ils s’arrêtent quand l’eau arrive au niveau de leur poitrine. C’est à ce moment-là que Socrate demande au jeune homme de plonger la tête sous l’eau.
“Euh… quoi ?” répond le jeune homme. Socrate ne s’emmerde pas à répéter sa phrase, il se contente de choper la tête du jeune homme et de la plonger sous l’eau. Et il le maintient sous l’eau avec sa main pendant que le jeune homme se débat pour sortir la tête de l’eau.
Au bout de quelques secondes il arrive enfin à se défaire de l’entreprise de Socrate. Et avant que le jeune homme ait eu le temps d’insulter le philosophe en lui demandant si ça va pas bien, Socrate se contente de rentrer chez lui, sans rien dire.
Alors, le jeune homme est un peu sur le cul. Il a voyagé pendant plusieurs jours, sur une longue distance pour demander conseil à Socrate, parce que c’est quelqu’un qu’il admire, c’est un homme plein de sagesse, et sans savoir pourquoi l’autre essaye de le noyer ! Du coup il décide de laisser tomber et rentre chez lui.
Une semaine plus tard, le jeune homme a bien réfléchi à toute cette histoire, il se dit que, si ça se trouve, il a insulté la mère de Socrate sans le savoir et c’est pour ça qu’il a essayé de le noyer. Alors il décide d’y retourner, parce que, quand même, il a vraiment envie de réussir dans la vie ! Par contre cette fois il va bien faire gaffe à la façon dont il lui parle.
Donc il retourne chez Socrate. Il lui pose la même question. Et Socrate lui demande encore de le suivre sur la plage, dans l’eau. Là il lui refait le même coup : il essaye encore de le noyer ! Sauf que cette fois le jeune homme a anticipé la manœuvre et a pris une grande respiration avant de plonger sous l’eau.
Quand Socrate le relâche enfin, pareil, le jeune homme pige toujours pas le pourquoi du comment. Surtout que le vieux ne lui dit rien et se contente de rentrer chez lui ! Ce coup-ci le jeune homme se dit que, fini les conneries, plus jamais il adressera la parole à Socrate !
Un mois passe. Le jeune homme a eu le temps de réfléchir. Et… au fond de lui il a quand même toujours vachement envie de réussir ! Et c’est con parce que Socrate pourrait vraiment l’aider à atteindre son objectif ! Il réfléchit, il réfléchit puis il se dit finalement “allez tant pis, quitte à finir noyer, j’y retourne !”
Il se retrouve face à Socrate. Il lui pose la même question. Et c’est le même cirque : Socrate l’emmène sur la plage pour essayer de le noyer. Là encore le jeune homme arrive à se défaire de l’emprise de Socrate. Mais ce coup-ci il lui demande pourquoi. Pourquoi il essaye de le noyer à chaque fois alors que lui, tout ce qu’il veut, c’est apprendre à avoir du succès !
Socrate lui répond : “bon écoute gamin, ça fait trois fois que tu me poses la question et trois fois que j’essaye de t’apprendre que si tu veux avoir du succès, tu dois en avoir besoin autant que tu as besoin de respirer.”
Il faisait pas les choses à moitié le père Socrate…
Mais dans le fond il n’a pas tort.
En début de semaine je vous expliquais que ado j’avais envie d’avoir le même niveau que Bruce Lee. Et puis quand j’ai compris ce que ça impliquait pour avoir ce niveau – s’entraîner 8h par jour, donner 500 coups de pieds tous les jours – là je me suis rendu compte que c’était qu’une envie. Pas un besoin.
Un jour, Bruce Lee s’est gravement blessé au dos pendant un de ses entraînements. À tel point que les médecins lui ont annoncé qu’il ne pourrait plus jamais marcher normalement et qu’il ferait mieux d’abandonner les arts martiaux. C’est quelque chose qu’il a mal vécu.
Toute l’année qu’il a passé à rester allongé au lit, il l’a passé à écrire sur les arts martiaux. Et à la minute où il a pu marcher normalement à nouveau, il s’est remis à l’entraînement.
Parce que pour lui c’est pas négociable. Pratiquer les arts martiaux, c’est pas une simple envie. C’est un besoin.
Réussir à faire la différence entre une envie et un besoin, c’est un excellent moyen pour éliminer de nos journées et de nos vies le superflu. Pour se concentrer sur l’essentiel. Les trucs qui font qu’à la fin de la journée on se sent bien.
Je crois que dans le top des rêves des gens, il y a écrire un livre ou courir un marathon. En tout cas c’est quelque chose que je vois souvent revenir. Et moi aussi, l’idée de courir un marathon ou d’écrire un livre, ça me botte bien !
Mais je vais être honnête : si à la fin de la journée je vais me coucher sans m’être entraîné pour un marathon, ça ne me fera ni chaud ni froid. Je crois que si je veux participer à un marathon, c’est simplement pour arriver en soirée et dire “je l’ai fait”. Me la péter un petit peu pendant l’apéro. Mais au fond je m’en cogne. Par contre, si je ne marche pas deux jours de suite… je ne suis pas bien ! Mon humeur en prend un coup. Je n’arrive pas à me concentrer. Parce que marcher, c’est un besoin pour moi.
Tous les jours ont est bombardé d’info, que ce soit à la télé ou sur les réseaux. On voit les autres faire des trucs ou vivre des expériences géniales. Et ça nous donne envie de faire la même chose. Mais souvent c’est que ça, des envies.
On a tous plus ou moins envie d’être mince par exemple (en tout cas si j’en crois les marchés du sport et des régimes qui se portent très très bien) parce qu’on nous bombardent de photos de corps soi-disant parfaits. Mais qui a envie au point de suer à grosse goutte tous les jours, d’avoir des courbatures après chaque séance de sport et de changer radicalement son alimentation ?
Il y a dix ans, une écrasante majorité de mes potes voulaient bosser dans le cinéma. Parce que le cinéma c’était leur passion, et comme depuis qu’on est gamin on nous rabâche à longueur de journée qu’il faut faire un métier qui nous plaît, et bien bosser dans le cinéma c’était logique. Alors en attendant de percer à Hollywood, ils ont tous commencé en réalisant des courts-métrages ou des clips de leur côté. Sauf que ça n’a pas duré longtemps. Parce que quand ils se sont rendu compte que “travailler dans le cinéma” ça implique beaucoup de boulot et surtout beaucoup de petites tâches pénibles, que ce n’est pas aussi fun que simplement regarder un film, l’envie s’est rapidement heurtée à un mur.
Parce que l’envie est superficielle et s’arrête à la première difficulté. Le besoin, lui, c’est une force qui nous pousse à continuer quoi qu’il en coûte. George Orwell disait qu’écrire c’est comme être poussé par un démon auquel on ne peut pas résister. Il disait également que “vous devez être un écrivain seulement si vous ne pouvez pas ne pas être un écrivain”.
On ne fait pas les choses seulement parce qu’on a envie de les faire.
Mais parce qu’on a besoin de les faire.
On doit aussi accepter l’idée de vivre avec des envies qui ne seront jamais satisfaites.
Et dans une époque où la moindre envie peut-être comblée en appuyant sur un simple bouton, c’est pas évident.

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