Vous savez ce qu’ont en commun les plus grands sportifs, artistes et les joueurs de jeux vidéo ? Ils savent se plonger tête baissée dans le flow. Mais le flow qu’est-ce c’est exactement ? Si le bonheur est dans la tête comme on le dit, alors le flow est l’une des clefs pour y accéder.
Le flow késako ?
Le flow est un état de concentration optimale. C’est cette sensation que nous ressentons tous à un moment ou un autre. Celle d’être coupée du monde. Complètement absorbé par ce que nous faisons. Lorsque nous sommes dans le flow nous sommes concentré à fond. Nous oublions le temps qui passe. Nous sommes seulement focalisés sur notre tâche en cours.
Cet état si rare et pourtant tellement commun a été identifié par le psychologue Mihály Csíkszentmihályi et la professeure Jeanne Nakamura, après des années à observer les comportements de sportifs et artistes. Pour entrer dans cet état de concentration, la tâche sur laquelle nous travaillons doit être proportionnée à nos compétences. Ce qui en soit est logique. Si celle-ci est trop faible, nous nous ennuyons et nous décrochons. Même chose si la tâche est trop difficile pour nous : la frustration nous oblige à laisser tomber et voir ailleurs si on y est pas. C’est quelque chose que nous avons déjà tous expérimenté au moins une fois adolescent face à un problème donné en cours et c’est ce que nous continuons d’expérimenter au quotidien.
Mais c’est aussi ce que les joueurs de jeux vidéo expérimentent à chaque partie ! S’il m’arrive parfois de passer plusieurs heures devant ma console l’air hagard, au point d’en oublier de manger ou même de dormir, c’est simplement parce que les jeux vidéo sont excellents pour nous maintenir dans le flow. De nos jours, les meilleurs jeux sont programmés pour que la difficulté s’adapte en direct au niveau du joueur. Précisément pour lui permettre d’entrer simplement dans le flow et y rester. Pour rendre sa partie aussi agréable que faire se peut… et capter son attention aussi longtemps que possible.
« Une personne peut se rendre heureuse ou misérable, indépendamment de ce qui se passe réellement en dehors simplement en changeant le contenu de la conscience. »
Mihály Csíkszentmihály
Le bonheur à portée de main
Avez-vous déjà remarqué que certains athlètes, quelques minutes avant de passer à l’action, répètent une petite routine qui leur est propre ? Par exemple toucher leurs chaussures un certain nombre de fois dans un ordre bien précis.
Pour d’autres, cette routine va débuter le matin même voire la veille au soir. C’est simplement une façon pour eux d’entrer dans le flow afin d’y rester tout le temps de l’épreuve. Parce que ce n’est pas qu’un état d’hyper concentration. C’est aussi un état d’hyper performance.
Lorsque nous sommes complètement focus sur notre action, nous sommes presque dans une forme de transe. On ne doute plus. On ne se laisse plus déconcentrer par ce qui nous entoure. Le corps agit par réflexe pur. D’où l’expression de “flow”. Celle-ci a été retenue par Csíkszentmihályi après que toutes les personnes interviewées aient décrit ce sentiment comme le fait d’être porté par le courant d’une rivière. C’est l’idée. L’action nous porte.

Plus intéressant encore, c’est aussi un état dans lequel nous sommes le plus heureux. Vous vous souvenez de l’importance d’un équilibre entre nos compétences et la tâche que nous effectuons ? Cet équilibre parfait provoque un mélange de sentiment de maîtrise, de contrôle et de fierté en nous. Répétée à plusieurs reprises durant une longue période de temps et vous avez à long terme un des secrets du bonheur que nous sommes nombreux à rechercher.
Être dans le flow c’est un peu comme les personnes qui méditent pour atteindre l’illumination. C’est l’équivalent de l’illumination appliqué au monde du travail. Mais un chouia plus simple à atteindre, on ne va pas se mentir.
C’est aussi une bonne façon pour se couper des distractions. On ne voit plus le temps passer lorsque nous sommes dans le flow. Apprendre à être dans le flow, c’est apprendre à être heureux. Je ne parle pas ici de plaisir, mais bien de bonheur. Le plaisir, c’est ce que nous ressentons en mangeant une crêpe encore chaude qui vient de glisser de la poêle vers l’assiette. Ou lorsque Johnny Lawrence se mange un Mae Geri dans la face bien mérité à la fin de Karaté Kid. Le bonheur en revanche, c’est plus que ça. C’est lorsque nos actions sont alignées avec nos aspirations. Être dans le flow, c’est vivre ce bonheur.
Inconsciemment, c’est la quête de cet état que nous recherchons en permanence. C’est une sorte d’effet de transe. Un peu comme lorsque nous sommes plongés dans un film passionnant et une fois celui-ci terminé on se dit “déjà !?”
Le Flow mode d’emploi
J’en ai déjà parlé, la première condition pour entrer dans l’état de flow est un équilibre entre nos compétences et la tâche en cours. Une tâche trop simple ou trop compliqué et on se sent frustré, on s’ennuie et on décroche pour rêvasser en regardant par la fenêtre (ou sur YouTube). Finalement c’est être face à un défi à notre portée. Un défi que nous pouvons résoudre. C’est comme un puzzle qui ne doit-être ni trop simple, ni trop compliqué.
Deuxième condition : nous devons avoir un retour immédiat sur l’activité réalisée. Je vais prendre un exemple très simple. Lorsque vous faites du coloriage, vous savez immédiatement si vous faites fausse route puisque vous pouvez voir sans attendre lorsque vous débordez et sortez du cadre. Autre exemple lorsque vous jouez au tennis. Si la balle s’enfonce dans le filet, c’est simplement parce que votre coup droit est au moins aussi mauvais que le mien. Ce qui n’arriverait pas si je jouais plus souvent au tennis et moins aux jeux vidéo.
Enfin, l’objectif doit être clair, précis et identifié. Je reprends l’exemple du tennis. L’objectif est on ne peut plus précis : envoyer la balle de l’autre côté du filet et faire en sorte que l’adversaire ne puisse pas la toucher. On ne peut pas faire plus simple.
Les jeux vidéos comme dit plus haut, sont champions pour nous maintenir dans l’état de flow. L’objectif est toujours identifié dès le début et même tout au long de la partie, avec par exemple une flèche au-dessus de notre tête qui nous indique où aller afin de ne jamais se perdre, ce qui pourrait engendrer frustration, sortir du flow… et donc quitter la partie pour faire autre chose (comme entraîner son coup droit au tennis). Nous avons également un retour immédiat en cours de partie avec notre barre de vie et un décompte de notre score en direct. Nous pouvons choisir notre propre difficulté en début de partie, et tout au long du jeu, celle-ci évolue proportionnellement à nos compétences acquises en cours de partie.
Le flow c’est d’la bonne
Je pourrais résumer simplement en disant que, l’état de flow c’est d’la bonne. Mais pour l’atteindre efficacement, ça nécessite beaucoup de travail, de pratique et surtout de bien se connaître. Ce qui est, après tout, la base de la productivité selon moi : la connaissance de soi et de ses compétences pour optimiser ses performances. Mais plus important encore, le flow est aussi une des clefs pour atteindre le bonheur que nous recherchons tous. Ce n’est pas LA clef. Mais au moins une d’entre elles.

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Un avis sur « Le Flow, ou l’état d’hyper performance »
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